Agé de 35 ans seulement, S.M. Fondjo II David vit le jour à Fotouni, son village, en 1976. Il ne connaitra pas une tendre enfance bercée d’un amour maternel, comme ses frères car, à l’âge de 2 ans, sa mère l’abandonne à la chefferie C’est alors que son père, feu S.M. Temdemnou Fondjo Maurice le confie à l’une de ses épouses qui devient sa nouvelle mère, Il devient orphelin à l’âge de 6 ans, lorsque sa génitrice décède subitement. Malgré sa jeunesse, ce drame va marquer profondément sa vie.
Après ses étude primaires couronnées d’un CEPE à l’école publique de Fotouni, le jeune David Final est obligé de quitter son village pour continuer ses étude secondaires à l’unique CES de l’arrondissement de Bandja ou il obtient 4 ans plus tard son BEPC. Plus tard, après l’obtention de son probatoire, option espagnol, au collège de la Confiance à Bafoussam, il revient s’inscrire au collège Belle vue de Bafang où  il passe le baccalauréat A4, option espagnol, en 2001. Ensuite, il choisit la ville de Douala pour ses études universitaires. Trois ans plus tard, il en sort nanti d’une licence en sociologie option communication, obtenue à l’université de Douala. |
---|
Durant son cycle scolaire, il aura été un mordu de la communication. C’est ainsi que de Fotouni à Bafang, en passant par Bafoussam et Douala, on le retrouvera régulièrement derrière les micros de stations radios, ou en train de jouer le rôle d’impresario lors de différentes cérémonies. Pour ce qui concerne son passage à la radio, on garde un bon souvenir de l’émission VMC-EMC, autrement dit «Voilà Mon CÅ“ur Ecoute Mon CÅ“ur» dont il est le concepteur ; une émission qui était diffusée tous les vendredis sur les ondes de radio rurale Fotouni, de 20h30 à 22 heures. Cette émission traitant des problèmes sentimentaux et pour laquelle il recevait hebdomadairement plus de 25 correspondances, contribuait également à la lutte contre le VIH Sida et divers autres problèmes d’ordre social. La belle voix, son charisme, sa franchise et les sages conseils qu’il prodiguait aux auditeurs faisait de lui, l’animateur sentimental le plus aimé du Haut-Nkam. En dépit de son nouveau statut, il a gardé de bons rapports avec ses véritables amis, promotionnaires de sa formation en matière de communication, à l’instar de Jean de Grâce Moutassi de la chaine Equinoxe TV et Radio, Augustin Nulla de Ltm tv et Rtm, Ahmed Sonny d’Ariane tv à Yaoundé, Jean Big Mop Njansan de radio Batcham, Ayouba Mfoudikou de la Vdm à Bafoussam et Hilarion Merlo, alias Trankadah, un animateur actuellement très adulé sur les ondes dans le Haut-Nkam.
Son amour pour la radio, en particulier, et la communication, en général, l’a amené a être le co-fondateur du Club des amis invisibles dans le Haut-Nkam.
Par ailleurs, et beaucoup de gens ne le savent pas, il a participé en 2003 à la création de la radio Site Dar de Bafang et il a même été la toute première personne à mettre sa voix dans ses micros. On se souvient à l’époque, le jeune Fondjo II David Final louait à ses propres frais, les appareils d’une discothèque de la place pour assurer l’animation des émissions qu’il avait créés pour cette radio.
Aux âmes bien nées, le pouvoir n’attend pas le nombre d’années. Adhérent actif et, plus tard président du comité directeur de l’Association des élèves et étudiants Fotouni du Cameroun ‘Aeef), il a toujours su mettre ses connaissances et son savoir au profit du développement de son groupement. Ses Å“uvres pendant son mandat son connues de tous et témoignent de sa disponibilité pour l’essor de sa communauté. Homme calme et posé, discret, courtois, accueillant, rassembleur, médiateur, respectueux et respectable, il a toujours su garder la confiance, non seulement de son défunt père, mais aussi et surtout celle de Martin Fongang, son frère consanguin qui n’a d’ailleurs pas hésité à lui confier le contrôle des chantiers de sa société NR-Appro, situé au quartier Bali, à Douala. Vivement que tout le peuple Fotouni le soutienne, en ce moment où il prend désormais sa destinée en main.
Né vers 1930 à Fotouni, de feue Fondjo et de Métoukam, S.M. Temdemnou Fondjo Maurice fit ses études primaires à Fotouni, puis à Dschang où il obtient le CEPE avec bravoure. Ensuite, il rentre à Bafang pour exercer de petits métiers. Quelques années plus tard , il obtient brillamment le concours d’entrée à la gendarmerie nationale et, après avoir suivi sa formation militaire, il sera affecté au camp Yéyap de Yaoundé.
Malheureusement il ne servira pas la nation avec honneur et fidélité pendant longtemps car son père, S.M. Fondjo rend l’âme en 1959. C’est après près de deux semaines que le jeune Temdemnou Fondjo vient aux obsèques, pour ne plus rentrer car il est arrêté et introduit directement au la’akam, en vue de devenir le nouveau Roi de Fotouni. Malheureusement, un mois seulement plus tard, des troubles commencent et perturbent les rites traditionnels auxquels il a été soumis. Kidnappé, il passe deux années entre les mains des maquisards et, mystérieusement, il réussit à s’échapper et se réfugie à Kumba, dans le Sud-ouest du Cameroun. Plus tard avec le retour de la paix, il rentre à Fotouni pour continuer la mission que son père lui avait confiée, à savoir présider aux destinées de ce groupement. Parallèlement, il sera sur le plan professionnel, administrateur, puis vice-président de l’UCCAO, ceci pendant plusieurs années. Sur le plan politique, S.M. Temdemnou était un fervent militant de l’UNC, puis du RDPC, 1er adjoint au maire de Bandja et conseiller municipal. Il était aussi l’un des artisans du parti des flammes dans son groupement, dans l’arrondissement de Bandja, voire du département du Haut-Nkam. Au regard des innombrables réalisations en faveur du développement, de sa soumission à sa hiérarchie, de son militantisme avéré dans l’Unc puis dans le RDPC, il est décoré, tour à tour, de la médaille d’Honneur du travail, de celle du Mérite camerounais, enfin Chevalier de l’ordre de la valeur. Posé, discret, courtois, franc, rigoureux dans sa prise de décisions, honnête, travailleur et rassembleur, S.M. Temdemnou Fondjo Maurice s’est éteint, laissant veuves et orphelins, tout un groupement, arrondissement, département, bref toute une région dans la douleur et la consternation… Que la terre de nos ancêtres lui soit très légère, et que son âme repose en paix. Karl V. |
---|
Peuple Fotouni ; Mes filles et fils ; Chers invités ;
J’ai la joie au cÅ“ur de vous retrouver si nombreux ici ce matin, venant de tous les horizons.
C’est une preuve d’amour et de solidarité au peuple que je dirige. Je vous exhorte à demeurer toujours plus unis et plus solidaires, car la force d’un peuple repose sur la solidarité de sa population… Dans les différentes villes ou vous êtes, restez unis au sein des conseils familiaux et des différents groupes organisés qui existent, restez unis au sein du CODEFO, que chacun d’entre vous paie régulièrement sa carte du CODEFO et, participe à la hauteur de ses moyens, à la réalisation des projets de développement de notre cher Fotouni. Ma présence parmi vous malgré mon état de santé chancelant, est une preuve d’amour pour vous et pour mon groupement en général. Je demande que cet esprit anime tous les fotouniens, du nord au sud, et de l’est à l’ouest. Bref du monde entier. Chacun de vous devra se surpasser quand l’intérêt général est en jeu. Pour les différents responsables, votre devise doit être de servir ceux qui vous font confiance. Le temps est dépassé où le gens voyaient du gain à travers les responsabilités qu’ils sollicitent.
Pour nos enfants, je leur demande de suivre les conseils de leur parents et de leurs aînés, d’être travailleurs et patient, d’éviter la voie de la facilité car, elle ne conduit qu’à la dérive.
Mes très chères populations, recevez la bénédiction de nos ancêtres. Que l’année 2011 qui a commencée, soit pour vous et vos différentes familles, une année de réussite et, que Dieu Tout Puissant vous bénisse
Vive le groupement Fotouni
Vive le Cameroun
Je vous remercie
Douala, le 29 janvier 2011
De forme hexagonale, le groupement Fotouni s’étend sur les hauts plateaux bamiléké à l’Ouest-Cameroun, entre le 5°10 et le 5°21 de latitude nord et le 10°14 de longitude Est. Il fait partie du département du Haut-Nkam et de l’arrondissement de Bandja. Sa position charnière dans ce département explique son grand brassage de population qui, depuis le fondement de la chefferie, a eu une influence sur son histoire.
Quand Fotouni s’appelait Petouni
Le nom Fotouni actuelle a une longue histoire. En effet, l’actuel groupement Fotouni est le résultat d’actions menées par plusieurs générations de ses ancêtres. Le mot Fotouni est d’origine guerrière, ce qui témoigne de l’histoire des fils de ce groupement qui n’a cessé de s’inscrire en lettre de feu et de violence. Ce nom est très récent et date de 1960.
En 1909, un lieutenant de l’armée allemande, lors d’un voyage à Dschang s’arrêta à Fotouni actuel et demanda le nom du lieu ; on lui répondit Petouni, une appellation qui avait été donnée pas sa majesté Kekuaka avant le colonisation et ayant deux sens. Elle signifiait tantôt «Ceux qui coupent la tête des gens», faisant allusion aux différentes guerres pendant lesquelles les armes utilisées étaient des machettes et les lances. Petouni signifiait «Ceux qui descendent par la tête», c'est-à -dire du haut des montagnes, la partie Nord, pour occuper la partie Sud. Au fil du temps, ce mot est devenu Batouni, en raison du fait qu’autour de cet ensemble de territoire, la plupart des régions avaient des noms commençant par «Ba». C’est l’exemple de Batié, Bandja, Bamendjou, Bangam et autres encore. Le Roi Fotouni et son peuple avaient que «Ba» portait bonheur. Cependant en 1960, sa majesté Temdemnou Maurice (décédé en juillet 2011), prend le trône et constate qu’il y a risque de confusion entre les noms Batouni et Batouri, une ville de la région de l’Est du Cameroun.
C’est donc dans ce sillage qu’on est passé de Batouni à Fotouni jusqu’à nos jours. Fotouni garde les mêmes significations que Petouni.
C’est ce qui ressort de témoignages recueillis auprès de quelques rares détenteurs de l’histoire de ce peuple au passé exaltant, jalonné de guerres, de sang et d’exploits épiques qui ont d’ailleurs laissé des empreintes indélébiles jusqu’à ce jour.
Suivant la tradition orale, l’origine du peuple Fotouni s’inscrit dans le grand mouvement des migrations Bamiléké qui traversent le Noun actuel autour du XVème siècle, en provenance de l’actuel pays Bamoun. Cette traversée s’est faite par vagues successives. Ainsi, la branche des futurs fondateurs de Fotouni est la 9e vague qui s’installa dans la région de Bangam, Basoa, Bamendjou et dans la plus grande partie de l’actuel département de la Menoua. Peu à peu ils sont descendu occuper la partie Sud, connue aujourd’hui sous le nom de Fotouni. A en croire Ngankam Maurice, l’histoire de Fotouni à été forgée par plusieurs chefs qui se sont succédés ; depuis le règne de Kuetchong jusqu'à  celui de Fondjo.
D’après le légende, Kuetchong, un grand chasseur venu de Balessong où il a manqué de succéder à son père vient s’installer dans la région de Batcham, à Fotouni, une région jadis très giboyeuse. Le chef de ce quartier l’accueille avec beaucoup d’intérêt car il partage avec lui les produits de la chasse. Kuetchong chasse jusqu’à Lassiè, région situé en bas de l’actuelle chefferie supérieure. Kuetchong s’y installe, noue de bonnes relations avec les autochtones, réussit ainsi à gagner la confiance des jeunes de Lassiè à travers un don régulier de cadeaux et produits de chasse. Il en profite pour prendre part aus réunions secrètes de la chefferie, s’équipe aussitôt en armes (fusils, lances) et forme discrètement les soldats. A la suite de mésententes résultant des tortures et de la tyrannie entre le chef Kepantang et ses notables, Kuetchong complote pour prendre le pouvoir.
Mekam Fokouang Jean Debaloire, un notable, estime qu’il s’agissait d’un véritable coup d’Etat traditionnel. Se trouvant dans la salle de la réunion secrète, Kuetchong, aidé par certains notables et quelques uns de ses soldats, creusent une fosse à la place réservée au chef. Au dessus ce celle-ci, ils étendent des feuilles, de petites branches, une mince couche de terre et enfin le tapis traditionnel de grands jours, ceci de manière à éviter tout soupçon le lendemain. Richement habillé, le chef Kepantang arrive et entre dans la salle de réunion à l’intérieur de laquelle se trouvent déjà tous les adhérents, y compris les notables comploteurs et Kuetchong. Le regard de ce dernier empreint d’inquiétude, il déclare avant de s’assoir: «Je suis vraiment tour puissant et je viens voir ceux qui veulent voir Kepantang s’endormir du sommeil des rois». Personne n’y comprend rien et chacun se demande si le complot a été révélé au chef. Mais ivre de pouvoir et sans douter de rien, il va se jeter, comme d’habitude, dans son trône qui s’effondre au fond du fossé. Kuetchong et les siens qui n’attendent que cela accourent vers Kepantang et Kuetchong, à la grande surprise des autres notables, brandit sa machette en le sommant de lui envoyer du fond du fossé, le Kouang pan, le bracelet royal de succession, faute de quoi il va se voir enterré vivant. Pour avoir la vie sauve, Kepantang obtempère. C’est ainsi que Kuetchong devint chef de Lassiè et chef de file pour les conquêtes expansionnistes.
Appuyé par ses jeunes soldats bien entrainés, Kuetchong réussit par de multiples conquêtes à agrandir sa zone d’influence. A titre d’illustration, Banebond, territoire jadis appartenant à Fondjomekwet et placé sous l’autorité de Fo Djagang, a été occupé par Kuetchong et ses troupes. Les Babong s’allient à lui puis, il déclare la guerre au Chef Batcham (son ami) qui plie sans résistance. D’après un témoignage de Nzodom Epato, Fotouni était un état militaire très riche et puissant. Les affaires publiques y étaient régies par par la pratique de la magie. Foyet, le 6e roi de la dynastie Fotouni, donna vie à Nzotam qui engendra à son tour Ngankam. Celui-ci conquit non seulement les villages voisins mais aussi les clans Djiock, Deuck, Balafi et Bankwop. Le fils de Ngankam n’a fait exterminer les petites chefferies de Teukong et de Poussong. Les dernières conquêtes eurent lieu pour le règne de Fo Fondjo (décédé en 1959), avec l’agrandissement du territoire au Nord où les Bamendjou ont été repoussés, au Sud où les Fondjomekwet et les Bandja ont cédés une parcelle de leur territoire, à l’Est où les Batié ont eu des moments difficiles avec la prise du quartier Djemap. Au Nord-Est, Kwitgnam a été pris, malgré le refus catégorique de soumission du peuple Bangam. Les guerriers étaient des hommes très forts et robustes. Les armes utilisées étaient des lances aux bouts empoisonnés, des coupe-coupe, des fusils indigènes et ils pratiquaient même de la magie. Leurs tactiques consistaient à attaquer leurs ennemis de préférence la nuit, puis ils pillaient leurs biens et incendiaient les cases. C’est dans ce contexte que le peuple Fotouni s’est durablement impliqué dans la lutte nationaliste clandestine, engagée au Cameroun en 1955 sous les auspices de l’Union des populations du Cameroun (Upc). Ces guerres ont entrainé le départ de certains qui sont allés fonder d’autres villages. C’est le cas de Bandenkop, qui est une branche de la population de Fotouni. Ce témoignage est aussi corroboré  par le révérend père Engelberg Mveng dans l’une de ses publications portant sur l’histoire du Cameroun. Certains villages comme Banka, Babouantou, Fondati, Balembo et Bayangam s’étaient alliés à Fotouni pendant ces guerres intestines et assistent de nos jours le groupement Fotouni. Ces guerres fratricides ont disparu avec l’arrivée des colons et missionnaires puisqu’il fallait plutôt s’associer pour faire face à un autre ennemi de couleur et de coutumes différentes. L’arrivée des colons (Allemands, Français et Anglais) a non seulement mis fin aux guerres meurtrières mais elle a aussi permis l’introduction de plantes nouvelles pour aider les populations à améliorer leur niveau de vie et payer les impôts.
Suite au décès d’un chef, comme chez tous les peuples Bamiléké, les habitants de Fotouni ont un ensemble de pratiques traditionnelles propres qui permettent de gérer la période de vacance et la transmission du pouvoir à son successeur.
Dans les hauts plateaux de l’Ouest Cameroun en général, il existe deux types de successions, à savoir matriarcal et patriarcal. La chefferie supérieure du groupement Fotouni bénéficie du type patriarcal, c'est-à -dire que le successeur est le fils du défunt chef.
L’annonce du décès du chef qui ouvre la vacance du pouvoir constitue le début d’une période d’instabilité pour le village, période qui dure jusqu’à l’initiation au la’akam et l’intronisation d’un nouveau chef.
Dans le groupement Fotouni, cette annonce se fait à l’aide d’un instrument à double cloches appelé Kuifo qu’on fait résonner pendant la nuit à travers tout le village et, pendant la journée, uniquement à partir des lieux sacrés. L’arrestation du successeur ou futur chef appelé Menkam se fait au cours d’une cérémonie publique dans la population, les fils du chef et les confidents y sont conviés. C’est pendant une phase des pleurs spécialement réservés aux fils du chef et appelée Wouo pofo’o que le successeur est arrêté.
A la chefferie supérieure Fotouni, cette arrestation se fait par des amis Banka, Fondati, Babouantou, Balembo, Bayangam. A coté de ces alliés, il y a des voisins comme les chefs Bangam, Bamendjou, Baloum, Djougouh. Le futur chef est arrêté par ces derniers avec une équipe (Kuetchki, Sopbouh, Moko’o, Tcheutchou, Dettbouo, Teubeu) qui accompagne rituellement le chef au la’akam. Le la’akam est le lieu d’initiation et de formation du nouveau chef. Le futur chef qui porte ici le nom de Menkam a une initiation spécifique, unique et différente à un endroit réservé au la’akam.
Les initiateurs sont des notables (Kamsombeuh et Kamveuh). Chacun a un rôle précis dans le processus de l’initiation. Des chefs alliés et des voisins participent aussi à l’encadrement du Menkam ; cette phase d’initiation dure neuf semaines, après quoi le Menkam fait sa sortie officielle et il est intronisé. Ce qui lui confère le statut de chef. A ces étapes de succession à la chefferie Fotouni, se greffent des rites de veuvage des femmes du chef.
Dans les chefferies de l’Ouest en général, et à la chefferie Fotouni, en particulier, les rites de veuvage des femmes ont la même durée que ceux du la’akam, c'est-à -dire neuf semaines. A la chefferie du groupement Fotouni, les veuves (environ 28) ont été soumises à un autre rythme de vie depuis la disparition de leur époux en juillet 2011.
En général, elles ne sont pas autorisées à manger n’importe quel repas. Par contre elles peuvent consommer des aliments crus (patate douce, arachide, canne à sucre, etc…)  et des aliments qui n’ont pas été cuisinés au feu de bois. En outre elles reçoivent chaque semaine, et à des heures précises, des nourritures spéciales de la part d’une catégorie de notables. Elles sont obligées de pleurer au moins trois fois par jour, à certaines heures, notamment avant 6 heures du matin, 12 heures et à 17 heures. Les veuves ont des assiettes spéciales et des gobelets qui ne doivent pas être utilisés par d’autres personnes. Elles dorment sur des lits en bambous. Après neuf semaines de veuvage, les habits et les objets qu’elles utilisaient sont jetés. Leur «lavage» se fait à 4 heures du matin, dans un cours d’eau. Ensuite, elles portent des vêtements blancs 18. Elles doivent enfin aller faire leur sortie au marché, après avoir été initiées aux multiples tâches ménagères de la femme. La fin du veuvage et la sortie du chef du la’akam coïncident; celle du la’akam est marquée par la présentation du nouveau chef au public et la présentation de danses traditionnelles.
|
---|
Plusieurs danses traduisent la réjouissance du peuple Fotouni. On peut citer, entre autre, le nzen, une danse réservée aux notables ou kam. On peut y inviter des notables des villages voisins. Le lalié est une autre danse réservée aux jeunes, tout comme le pomedjon amis certains vieux, pour se souvenir de leur jeunesse, y esquissent aussi quelques pas. Le dadji est réservé à une autre catégorie de personnes.
A côté de ces danses, il y a des associations qui s’accompagnent toujours de danses. Il s’agit par exemple, du kougang,, une danse exécutée pour instaurer la paix au sein du village ; le kodjan, pour la réjouissance chez les femmes, ainsi que la djamassa pour toutes autres réjouissances Il existe aussi des associations sécrètes telles que le kemji. Autrefois, pour en être adhérent, on offrait au préalable neuf esclaves au chef. De nos jours, on offre plutôt beaucoup d’argent, sauf si on est successeur d’un ancien membre. Tous les adhérents portent le nom de kam. Le jour de la réunion on débat des problèmes du village les plus importants et les plus confidentiels et c’est l’occasion pour chacun de montrer de quoi il est capable. Le pepgoup, les conditions d’adhésion sont les mêmes que celles de kemji. Les adhérent de cette association donnent des conseils au chef et aident à prendre des décisions importantes pour le village. Le Mejon est une association qui rassemble tous les hommes d’âges mûrs. |
---|
A la chefferie supérieure du groupement Fotouni, on peut voir un don du docteur Fréderic Tcheliebou; il s’agit d’un tableau qui retrace la dynastie des rois Fotouni mais la difficulté majeure et jusqu’ici incontournable réside dans l’absence criarde de chronologie permettant de situer chaque règne.
D’après ce tableau, le groupement Fotouni a connu le règne de onze chefs supérieurs qui sont respectivement, Ses Majestés Kuetchong, Kekueka, Kepantang, Nadomdong, Ngoueneth, Foyet, Ngankam, Ngomseu, Kamgang, Fondjo 1959-1959 et Temdemnou, au trône depuis 1959 et décédé en juillet 2011. Avec la sortie du la’akam de Mekam Fondjo David, Fotouni en est à sa douzième dynastie. Ce sont ces différents rois qui ont construit le groupement Fotouni grâce aux conquêtes expansionnistes. Ces guerres ont laissées indubitablement sur le peuple Fotouni, des conséquences dont la principale est son entré au maquis. Par ailleurs, les rois Fotouni ont mis sur pied des lois et coutumes qui ont cours jusqu’à nos jours. |
---|